
Les Dimensions du corps1
“L’esprit accompagne l’évolution organique dès ses premiers stades et pendant tout le développement du règne animal . Il naît avec la matière et se transforme avec elle, jusqu’à devenir pensée et conscience. (Guy Lazorthes)”
Dans ce chapitre mon but n’est pas de vous présenter en détail ces dimensions du corps et en particulier la dimension symbolique. J’aimerai apporter mon éclairage à travers l’apport des neurosciences, de la physique, la phylogenèse, l’embryologie, l’éthologie pour en faciliter la compréhension et la mise en pratique
Pour comprendre « l’imbrication » de ces différentes dimensions je vous propose de plonger dans un passé très lointain
1e étape
il y a quelques milliards d’année la Vie a fait son apparition sur terre sous forme de cellules, d’organismes unicellulaires, très simples, qui pour vivre et continuer l’espèce doivent respirer, manger, éliminer et se reproduire.
A mesure que le temps passe (cela se compte en dizaines de millions d’années) la cellule s’associe à d’autres cellules pour mieux s’adapter, réussir à survivre dans un milieu hostile : elle devient ainsi organisme pluricellulaire. Si cet organisme vit dans un milieu où, par exemple, il n’y a pas assez d’oxygène il entrera dans une phase de stress et finira par résoudre le problème en multipliant les cellules préposées à la respiration ; il créera une prolifération cellulaire, une sorte de tumeur : la survie sera donc assurée à ce stade par une multiplication cellulaire là ou se présente la nécessité (respirer, manger, éliminer, se reproduire ) ; l’ordre de prolifération partira d’une structure cérébrale archaïque destinée à devenir notre tronc cérébral.
2è étape
Durant cette période nous assistons au passage des organismes vivant du milieu aquatique à la terre ferme. Les problèmes de survivance résolus, les organismes pluricellulaires doivent continuer à se perfectionner pour se protéger du monde qui l’entoure. Là où il se verra attaqué par exemple par les rayons solaires, il produira un épaississement des membranes qui lui évitera de mourir brûlé.
3è étape
Puis la vie continue à évoluer vers toujours plus d’autonomie de conscience. C’est le temps de se mettre en mouvement, d’explorer l’environnement, de se déplacer dans les quatre directions terrestres, d’affronter un monde extérieur.
La Vie va ainsi développer un squelette, des muscles, des tendons pour nous soutenir et permettre le mouvement le plus adapté, efficace possible. Ils constituent une sorte de pont reliant les organes strictement nécessaire au maintient de la vie, aux organes d’ouverture vers le monde extérieur (ex organe des sens), dans le sens le plus général du terme.
Mais si ce nouveau monde se révèle trop difficile, hostile, elle (la vie manifestée) rebroussera chemin tout en gardant plus ou moins, selon les circonstances, un pied à terre dans le milieu. La vie va supprimer ou réduire, selon les situations, les organes qu’elle avait développé, mais dépourvus d’utilités pour son milieu de provenance ( phoques, etc). il lui faudra faire une lyse ( réduction cellulaire, nécrose)
4è étape
La dernière étape voit se consolider toutes les précédentes. On passe de « je me déplace sur la terre ferme et je me mesure avec ce nouveau milieu à « j’entre en communication avec d’autres êtres ». Les organes sensoriels et les conduits de liaison entre les différents organes s’affinent et se perfectionnent (épithélium de revêtement) ainsi que le système nerveux et les nerfs moteurs, pour entrer en relation avec les autres hommes et la société, suivant toutes les finesses psychologiques que cela comporte.
La Vie pour croître, se perfectionner, devenir consciente d’elle même a due surmonter les obstacles sur le parcours de son évolution, a dû s’adapter, trouver des solutions (multiplier des cellules, épaissir des membranes, lyser,etc.) trouver des « programmes de survie biologique » qui sont mis en œuvre et mémorés d’abord dans des structures cérébrales très archaïques (1è étape) pour arriver au dernier stade , au cortex cérébral.
A Chacun des stades, ces programmes touchent différents aspects de la vie mais le stade suivant garde (inscrit dans les structures nerveuses correspondantes) la mémoire de ces programmes de survie des stades précédents. Nous avons ainsi hérité des êtres vivant qui nous ont précédés la quintessence de ces processus biologiques d’adaptation et de bio diversification, et donc de survie.
Nous pouvons voir ce parallèle entre l’histoire du développement des espèces au cours de l’évolution (phylogenèse) et le processus qui se déroule dans le ventre maternel (embryogenèse) qui récapitule en quelque sorte toute les étapes de l’évolution, ou l’embryon ressemblera tour à tour à une amibe, un têtard, etc. Pendant les deux premiers mois de sa vie utérine le fœtus incarne toutes ces mémoires, qui va de l’origine de la vie a aujourd’hui.
C’est le cerveau (comme nous l’ont démontré les neurosciences) qui est le chef d’orchestre de tout cela, de notre physiologie. Chaque fonction, chaque partie du corps est relié à une partie du cerveau.
Selon les données récentes des recherches en neurophysiologie, le cerveau doit être davantage considéré comme un super ordinateur, un super organe de traitement de l’information, que comme une entité pensante par elle même, pourvue de discernement et de conscience réflexives.
Quelque soit la nature des informations le cerveau le traitera de la même façon : le cerveau ne fait pas la différence entre le réel, le virtuel, le symbolique, l’imaginaire ; ce n’est que votre conscience qui vous permet de le faire.
(Penser à un demi citron bien acide, vous le mordez à pleine dent et sentez le jus acide sur la langue : que va-t-il se passer, votre sécrétion de salive augmente : le cerveau donne des ordres afin de faciliter la digestion de ce jus qui n’existe pas réellement)
Comprenons (avec toute les implications et les pistes que cela entraîne dans le regard, la compréhension et notre action au niveau de nos symptômes et de la plupart de nos « maladies») que le cerveau ne fait pas la différence entre le réel (la patte de lièvre restée coincé sur l’estomac du loup) et l’imaginaire, le symbolique (le renvoie de Paul de son travail, vécu comme une bouchée amère pesant sur l’estomac, « qui lui reste sur l’estomac ».)
Dans le cas du loup, le cerveau entre en action ordonnant de déclencher une prolifération cellulaire (un super programme pour situation exceptionnelle), des super cellules performantes pour la digestion, permettant au loup de survivre.
Dans le cas de Paul, de son vécu, de son ressenti de l’évènement, « les choses sont un peu plus compliquées ». Le programme de « survie » ne se déclenche pas systématiquement (il faut certains paramètres) mais si il se déclenche ce sera la fonction digestive (l’estomac en particulier) qui sera ciblée.
Quelles traces restent inscrites dans le cerveau de l’homme moderne de ces différentes étapes de l’évolution ! Quels évènements conflictuels peuvent « les refaire surgir » : prochain article!
PS: Merci de partager!

